Travaux d'écriture...
4. Vie courante...
Thème "Amants, délinquants"
Bien évidemment sans argument, amant énervant tu leur mens constamment.
Des mamans, avec ou sans enfant, peuvent-elles impunément oser l’égarement avec autant de détachement ?
C’est finalement lassant cet incessant recommencement.
Tous perdants, démêlant vainement les fils-amants, de vos arrangements indécents,
bafouant honteusement les engagements promis maritalement.
Elles, se chuchotant subrepticement le gagnant résultant de leurs tests-amants c’est révoltant.
Délinquant des sentiments, sournoisement dans nos appartements, lorgnant le grand divan.
Amant méchant concurrent trompant impudemment, imprudemment, insolemment, immodérément, inlassablement, lâchement, stupidement et surtout dangereusement…
Car risquant finalement un dénouement extrêmement violent, pourtant bien insuffisant concernant ces égarements
Guy de Maupassant
Amant impénitent durant ses tourments adolescents. Exprimant pourtant avec le temps du talent vu ses romans élégants rendant indulgents
Thème "Mousse à raser"
Me raser me barbait, même pour l’espoir d’une peau de bébé ;
En plus il fallait du matos, c’était vraiment craignos ;
La lame torturait, pendant que la pendule tournait…
Gel à raser loin d’être parfait, crème à raser je détestais ;
Vite ajouter de l’eau, rafraîchir la peau, vraiment plein le dos ;
Le feu du rasoir m’agressait,
la blessure me guettait ;
Désespéré j’ai osé la mousse à raser, juste avant de m’arrêter ;
Un barbu c’est bien plus beau
ça gaspille moins d’eau ;
Mousse à raser ultime essai tu m’as fait crier « la barbe » !
Thème "Mode d'emploi"
Hommage à Pierre Dac (ainsi qu'à Frédéric Dard)
Ok ok… Bon j’ouvre le paquet… pas facile où sont les ciseaux, jamais à leur place ! Leur truc est blindé, on ne risque pas de le leur voler. Ah, le mode d’emploi…
Pour une fois il a l’air épais on va pouvoir se débrouiller sans trop s’énerver et donc moins râler… Ah ouais, épais ?.. tu parles, il y a la même chose en quatorze langues : serbo-moldave, batave, Kurlandais, africaan, espéranto, boukistanais et j’en passe… Ah enfin le français… enfin… le français…, il faut le dire vite, les traducteurs automatiques ont des progrès à faire…
Voyons-ça :
Merci de votre achat (ouais… mais encore…) Sortez délicatement le Biglotron de son étui protecteur sans oublier de déclipser précautionneusement les deux valvules latérales avant toute autre opération. Le warmer hélicoidal doit impérativement être dans le bon sens. Le debugging doit être correctement effectué afin que le data mining soit opérationnel. Le firmware ne doit pas être utilisé pour l’instant risque d’oxydation. L’amplitude microdécimale du fouinozoff doit également être respectée.
L’armature en fignabulose ignifuge nécessite d’être bloquée avec la clé fournie. Ensuite, à l’aide d’une clé alène de cinq ouvrir le boîtier interne du Biglotron en s’assurant que les cinq micro-vis soient correctement enfoncées dans le longeron droit. N’oubliez surtout pas en même temps de maintenir l’orifice du sching octogonal bien ouvert. Ne surtout pas faire tomber les agrafes dans le tambouilleur oxymérique au risque de l’endommager gravement. Les quatorze fiches micrométriques que ‘on trouve dans le sachet numéro 8b doivent être placées dans l’ordre des numéros indiqués sur le schéma (page 221)
Où il est ce ...... de schéma ? Ah ouais il encarté au milieu d’un autre dialecte donc je mets un marque page pour retrouver le français. A l’aide d’une pince à épiler attrapez le petit bitogneau au fond du transcodeur, le relever, bravo, vous avez presque fini. Il ne vous reste plus qu’à régler avec attention via l’écran de programmation vos coordonnées, longitude, latitude, le continent, le pays, l’heure et autres précisions mentionnées… ça y est votre magnifique radio réveil Biglotron est prêt à fonctionner.
Comme quoi, lorsqu’on prend bien le temps de lire le mode d’emploi, on arrive facilement à faire fonctionner les produits qu’on achète. Le tout est d’être attentif et patient.
Thème le Speed dating… placer dans le texte « avec un morceau de salade dans les dents »…
Gontran au speed-dating
Timidement, Gontran suit servilement l’animatrice. Elle lui indique une chaise, devant une petite table derrière laquelle une dame a déjà pris place. Timide, il ose enfin un regard… et découvre avec effroi la meilleure amie de son épouse… « Drelin drelin », petite clochette, c’est parti pour 15 minutes de tête à tête…Sourire ironique de Florence, essayer d’afficher bonne contenance…
Valérie : Là c’est vraiment prouvé, le monde est vraiment petit…
Gontran : Effectivement, je te dois des explications…
Valérie : Et comment donc, je voudrais entendre ce que tu vas oser inventer comme justification.
Gontran : Euh… En fait j’avais entendu parler des Speed dating… Tu connais ma stratégie, suivre mon feeling. Je voulais donc, bien entendu fictivement, me présenter subrepticement pour en voir le fonctionnement afin d’en faire un compte-rendu rédigé précisément.
« Clap Clap », Vélérie applaudit ironiquement et rit aussitôt méchamment.
Ah ah, tu oses quand même ! T’as peur de rien… Donc tu n’as rien à voir avec le mec lambda qui veut se payer un bon moment ? Qu’en penserait Brigitte si elle savait ça, je suppose qu’elle n’est pas au courant de tes égarements…
Bon, t’as raison je me suis fait piéger mais toi aussi n’est-tu pas mariée ?
Oui mais moi j’assume, je ne cherche pas des excuses bidon, en plus aller sourire à une nana avec un morceau de salade entre les dents… C’est vrai que les salades tu connais c’est évident !
Moi je n’ai pas honte de le dire, après tout ce temps, Vincent ne m’apporte plus rien, à tous les niveaux si tu me comprends…
Ecoute, je n’ai rien à perdre au point où j’en suis, nous sommes dans la même situation, on pourrait essayer de se revoir ? Sinon j’espère que tu oublieras tout ça…
« Drelin drelin drelin » on change de cavalier ou cavalière !
Bousculés par le timing au moment crucial, tant pis mieux vaut en rester là. Je choisis de m’éloigner sans un mot… tapotement sur mon dos… Valérie me tend un bout de papier, son numéro de portable…
Effectivement le monde est vraiment petit, en plus nous avions le même appétit ! Les probabilités seraient donc gérées par le diable,
qui a décidé de nous placer à la même table,
Le comble est d'oser évoquer le malin,
pour faire une drôle de fin…
Thème "Mardi 6 mai on s’y met"
Eau plus soleil c’est sans pareil… Le jardin resplendit. Ça pousse de partout : haies, pelouses, arbres, plantes diverses, tout est à travailler, bricoler, bichonner, tailler, arroser, semer… C’était décidé ce mardi matin était noté, bloqué dans leurs agendas pour jardiner sans davantage différer, fini de glander les jours de RTT.
8 heures du matin
Lolita et bien sûr Gontran, pour l’instant comme souvent, sont pelotonnés dans leur grand lit. Yeux clos, ils savourent leur repos, la douceur de leur torpeur. Machinalement la main de Gontran se met lentement à fureter dans les draps, en direction de Lolita cela ne surprendra pas. Effleurement prétendument innocent de quelque courbe gracile, espérant on ne sait quel signe. Le ballet effréné des oiseaux s’entrevoit par la fenêtre entrebâillée. La végétation, animée par l’inlassable brise printanière se développe plus que jamais. De petites fleurs blanches parsèment le sol. C’est certes plaisant à regarder mais va générer ensuite de grandes tiges des plus inesthétiques. Des sortes d’artichauts insolents prennent leurs aises au détriment du gazon et méritent eux aussi éradication.
8 h 30 du matin
Les jolies lèvres de Lolita laissent filtrer un léger souffle au fur et à mesure de la progression de la main de plus en plus aventureuse de Gontran. La lourde tondeuse à gazon attend toujours une paire de bras pour mettre le holà à cette végétation en pleine expansion.
9 heures
Notre jardinier occasionnel, dans un demi-sommeil, réel ou feint, semble oublier ses responsabilités. Une délictueuse activité progressivement semble l’occuper maintenant exclusivement. Sa compagne, bien évidemment semble ne trouver rien à redire à ce qui ressemble de plus en plus à une sorte de délire.
9 h 30
Le soleil, maintenant impérial, assèche l’environnement floral sans faire de détail. Ses rayons, (eux aussi pénétrants) sont de plus en plus ardents. Les jolies fleurs jadis pleines d’ardeur font maintenant le gros dos avec leurs pots en manque d’eau.
Indifférents les deux complices glissent en plein délices en se fixant éperdument, c’est finalement charmant. Draps maintenant froissés supplantant ces soucis différés. Ce doux moment ne peut que perdurer impérativement, c’est évident.
10 h 30
La nature entre en complète torpeur. Tout se calme, se fige, plus rien ne bouge, du bel arbre à la délicate tige. Lolita et Gontran, simultanément flagada s’immobilisent à l’unisson. Petits sourires béats sur les visages complices. « Maintenant nous avons beaucoup trop chaud, prenons plutôt un peu de repos ». Indolence subtile après moments futiles, oubli définitif des objectifs impératifs. Demain matin, c’est certain, nous aurons bien plus d’entrain dans le jardin. Nous nous donnerons mutuellement un coup de main pour travailler notre terrain. En associant nos quatre mains si habiles il y a quelques instants nous pourrons être tout aussi créatifs que ce mardi 6 mai, c’est certain.
Thème "Je me suis trompé d'adresse"
Je me suis trompé d’adresse, grosse maladresse, corriger en vitesse sinon pan pan les fesses ;
Une jolie princesse un gros chien en laisse veut que je me casse avant qu’elle ne se lasse. Voulant briser la glace, évitant la menace j’essaie le retour en grâce :
Je livre une caisse de vin de messe, pour se mettre cœur et corps en liesse et ne trouve pas la bonne adresse.
Je voulais utiliser ma male adresse, elle ne retient que ma maladresse.
Je n’ai rien à faire de votre vinasse coasse la blondasse allez voir en face. La mère abesse organise une kermesse
Hélas mon vieux coupé fatigué s’est embourbé dans les belles allées de la propriété.
Je vous demande de vous en aller, vous allez finir par m’énerver, en plus vous avez tout salopé.
Ce faisant mes roues projettent alors de la boue qui éclabousse ses joues et accélère son courroux.
Mais vous êtes fou ! Vous êtes saoul, je vais vous faire mettre au trou, je vais lâcher mon chien-loup !
Obligé de fuir, vexé à en mourir, son chien se met à courir, c’est certain aucun des deux ne peut me sentir.
Tant pis pour cette radasse aux cheveux filasse direction le local de la paroisse. Enfin je me débarrasse de mes caisses de Juliénas. Même étant pugnace je me lasse, perdre la face m’agace. J’aimerais lui crier bien en face des propos salaces qui finissent en « asse ».
Un matin c’est certain au bout du chemin il y aura un retour de destin. Un livreur un peu hableur et qui arrive à l’heure ne peut que trouver le bonheur, apparaître comme un sauveur à sa future âme sœur. Livreur de mille saveurs belle inconnue tu ne seras pas déçue. Je t’imagine menue et surtout émue en recevant ton colis du site Temu. Ton visage d’ange sage comme une image me mettra en cage. Nous avons le bel âge, comme le dit l’adage, pour partir à l’abordage vers de nouveaux rivages.
Modeste livreur certes mais plein de candeur, dans combien d’heures enfin trouverais-je le bonheur sans faire d’erreur ?
Thème : remerciement pour un cadeau « nul » (avec un petit carré blanc pour ce texte...)
Mon cher Gontran,
Reçois tous mes remerciements pour ton magnifique cadeau. Tu as vraiment tapé dans le mille. J’avais exprimé devant toi ma déprime actuelle, mes frustrations. Tu as vraiment compris mes problèmes, signe d’une amitié profonde.
Je me suis donc rendu à l’institut de massage auprès duquel tu as réservé un abonnement à mon nom. J’ai dû un peu chercher. Les ruelles de l’arrière port de Marseille ont une topographie complexe. L’aspect peu engageant est compensé par un côté pittoresque indéniable. Il suffit d’éviter de circuler dans ces quartiers tard en soirée… J’ai fini par repérer l’institut au fond d’une rue sombre ce qui explique les tâtonnements avant de tomber dessus.
Une fois la porte poussée j’ai été très agréablement surpris. En effet une jeune masseuse très jolie m’a immédiatement pris en charge. Vu la chaleur du lieu elle avait avec raison pris la précaution de se vêtir au minimum. J’ai un peu été surpris tout de même par sa question :
Quelle terminaison souhaitez-vous ?
Ne sachant que dire, j’ai finalement répondu, et je m’en suis félicité plus tard
Ce que vous proposez de mieux
J’avais en effet constaté que dans ta générosité tu avais choisi le programme le plus complet, avec le plus d’options possibles. Elle m’a ensuite conseillé à mon tour de me mettre à mon aise comme elle, ce chauffage était vraiment trop fort ! M’aidant à vaincre ma timidité sans un mot elle m’a aidé délicatement à me débarrasser de mon dernier vêtement. Plus de gêne entre nous, le massage pour être réussi exige une forme d’intimité, c’est bien connu. Lolita avait vraiment des doigts de fée.
Durant toute la séance, malgré donc la chaleur, sa conscience professionnelle l’a poussée à ne négliger aucune partie du long programme. Elle a exécuté la prestation prévue vraiment consciencieusement. J’ai ainsi vécu des moments vraiment inoubliables, je pense que tu me croiras sans peine.
Pour conclure, en une sorte de bouquet final, j’ai vraiment compris le sens de terminaison « complète ». Question sensations il n’y avait effectivement rien à ajouter, que faire de mieux, de plus ? Durant cette ultime phase de massage j’ai d’ailleurs exprimé ma satisfaction à cette jeune personne de très vive voix. Elle le méritait amplement par son savoir-faire, sa créativité, gage d’une grande expérience professionnelle. Je me répète mais ce fut pour moi un grand moment. Vivement les prochaines séances !
Tu as su, par ce magnifique cadeau m’apporter après chaque session, de la sérénité et de l’apaisement, ce qui me manquait cruellement. Grâce à toi je débute donc 2025 sous les meilleurs auspices.
Merci encore,
Ton ami Humbert*
(*une pensée pour Stanley Lubrik et son célèbre film « Lolita »)
Thème "A plus, dans le bus"
A plus dans le bus
On choperait le typhus
Voire tout autre virus
Déjà plein de gus
Aucune place en sus
Même en position de fœtus
Pour un yogi même en lotus
Jusqu’au terminus
Mieux vaut-être minus
Envie de continuer pédibus
Sortie d’école plein de petits gibus
dans l’abribus
Attention contrôleur taisons-nous motus
Sans ticket éviter un PV en plus
Il nous prennent pour des clowns, de vrais gugusses
Vraiment marre de ce circus
Debout, penché, plié, stressants hiatus
Choisis un autre jour pour acheter un hibiscus
Un gros cahot, dans mon dos grand coup de cubitus
Sous la douleur je retiens un rictus
Pas de doute je ne tiendrai pas jusqu’au campus
En plus la chaleur, risque d’infarctus
Grimpons sur le toit on sera mieux là-dessus
Ça mériterait une belle photo, même par Ian Arthus
Traités ainsi en rentrant du boulot, il y a de l’abus
Révoltons-nous, trouvons notre Spartacus
Thème "Mojito ou menthe à l'eau"
A moi de payer mon pot
Choix cornélien au bistrot
Mojito ou menthe à l’eau ?
Mojito délice latino
Menthe à l’eau on n’est plus des ados
De même ces sodas bobo
ne sont pas du tout rigolos
Moi je suis Pernod pour l’apéro
Le Ricard c’est pour les prolos
On picole deux heures chrono
On va continuer au resto
D’abord avec un bon Porto
Ensuite des ballons de Bordeaux
Remplis jusqu’en haut
Accompagnent bien les haricots
A la sortie certains jouent les aristos
et me regardent de haut.
Ils me prédisent de finir à l’hosto
Me traitent de poivrot
Ils vont tâter de mes biscotos.
Intérêt de vous tenir à carreau
Toi l’avocat du barreau
Tu fais le vieux beau
Mais tu es un bel alcoolo
Après tous ces verres c’est finalement trop
J’ai indiscutablement besoin de repos
J’ai bien fait de laisser ma moto
Il n’existe pas, le risque zéro
J’ai préféré venir en auto
Hélas gyrophare bleu dans mon rétro
Poursuite plein pot dans Bordeaux
pas le temps de voir les panneaux
ni de mettre les clignos
ouf j’ai largué leur vieux break Peugeot
A fond à fond j’ai enfin atteint mon dodo !
Thématique : Accroche,
nombreux « mots » imposés…
Certaines de ces contraintes ont été supprimées pour faciliter la compréhension du texte, le rendant un peu moins
« tarabiscoté ». Je m’étais risqué, vu l’actu locale, à exprimer un message de tolérance à travers cet exercice
Samedi après-midi, juste avant les fêtes de Noël…
La sonnette sonne, j’aperçois un membre des gens du voyage qui, silencieusement, se sont installés sur un parking tout près de chez moi…
Il a une guitare en bandoulière avec un gros « Nouvelle Orléans » écrit dessus en vert. Après m’avoir salué il me dit :
Ce soir à 23 h 59 précises nous serons expulsés.
Nous ne sommes pourtant pas nombreux me dit-il avec tristesse
Avant notre départ nous voudrions inviter ceux qui le souhaitent à un petit concert de guitare flamenco …
D’accord, nous irons, c’est sympa.
De nombreux voisins se sont donc retrouvés près de ces mystérieux visiteurs temporaires pour un spectacle impromptu mais qui s’avèrera inoubliable. Serrés autour d’un feu de camp nous nous réchauffions mutuellement, côte à côte au son des guitares, curieux moment…
Convivialité imprévue autour de cette musique si prenante. L’avais-je, l’avons-nous rêvé ?
Comme les cirques de mon enfance, le lendemain ils avaient disparu…
Thème : Pierre, Paul, Jacques
Pierre (chant tambourin), Paul (guitare basse désaccordée), Jacques (tambourinage) forment le mythique groupe « Les compagnons du musette » qui sévit uniquement aux abords de Loudrignac et dans quelques hameaux. Ces derniers bals de villages il faut savoir les dénicher…
« Adieu jolie Candy papoum papoum, c’est à Orly papoum papoum que tu est partie poum poum poum ». La musique qu’ils produisent est très particulière… Quel que soit le morceau leur ligne mélodique, très simpliste, est de plus rigoureusement identique, seules les paroles changent. « Laisse-moi vivre ma vieuuuh papoum papoum ». Cet incontournable « papoum papoum » difficile à restituer phonétiquement symbolise le quotidien, les gestes sans cesse refaits, sorte de ponctuation sonore, point virgule d’une éternelle énumération, battement commun de tant de coeurs… Jacques le percussionnste certes joue mollement mais inlassablement c’est lui qui mène la danse.
« Mooooniaaa poum papoum ». Au fil du bal parfois la fatigue accentuée par l’effet magique Kronenbourg finit par le faire dodeliner. Il tient pourtant héroïquement le coup en s’accrochant à ses baguettes « papoum rapa… rapaboum »… Le public local très quarantecinquantenaire leur pardonne tout. Les couples infatigables ne perdent pas une danse, étroitement serrés sur la piste de la salle municipale de Verniac. Les copains et copines du minuscule mais magnifique village oublient leurs corps souvent endoloris. La terre est toujours aussi basse et dure malgré la mécanisation. On peut parler de culture locale. La musique est placide sans curieusement être insipide. Sorte de pendant au rap des villes voici le rap des champs. Rythme certes lent mais déterminé à l’image de la vie de ces petites communautés. Airs psalmodiés parfois carrément parlés, fédérés par le rythme lancinant. Papoum papoum Ce patchwork sonore porté par l’ambiance chaleureuse, tient finalement la route. Même une annonce lue par Pierre n’arrête pas la musique. Papoum papoum « le propriétaire de la Renault 18 rouge vif avec un autocollant « démoniac tuning » papoum papoum « et garée devant le garage du maire papoum papoum est prié de venir immédiatement la déplacer. « c’est… ma… priè-hèreheu poum papoum » Bals confidentiels, surtout pas de pub, rester entre nous, éviter les bagarres, surtout pas d’histoires. Surtout pas d’ironie, les anciens lors de la dernière guerre tout aussi placidement entendant des détonations ont décroché leurs fusils de chasse et traversé le pont sur la Meursanne pour rejoindre les maquisards lors d’un accrochage sévère pour libérer Loudrignac…
« L’anglais inventé » qu’on nomme Yaourt, apanage des rockers locaux ne fait pas peur aux Compagnons du Musette « I cante guette no satisfaquetion and aie trie aie trie papoum papoum » avec eux même Satisfaction peut se danser en slow, c’est comme on veut ou peut… « Reviens je t’aime » papoum papoum, comme partout les idylles se font et se défont la proximité des bois épais étant un réel avantage, surtout en été… Parmi les quelques étrangers Jules est un chti pur jus, en vacances familiales à Loudrignac. Expert en ducasses et autres carnavals il est impatient de découvrir comment fonctionnent les petits bals locaux. A peine arrivé son visage s’éclaire « que je t’aimeuh que je t’aimeuh » papoum papoum « Super du djoni vous jouez exactement la même musique que nous s’écrie-t-il » Il s’adapte instantanément et intensément également à la Kronenbourg du bar. Il en apporte d’ailleurs une à Jacques, il a son idée. Long conciliabule, le percussionniste une baguette d’une main la canette de l’autre finit par sauter lourdement en bas de son estrade remplacé par Jules le chti. Papoum papoum la musique reste quasiment identique, le choc des cultures n’a pas eu lieu… « Bienvenue à Jules notre nouveau batteur » clame Pierre au milieu d’une chanson, un papoum papoum particulièrement appuyé lui répond. La relève est assurée le batteur officiel disparaît au milieu des buveurs agglutinés au bar.
La soirée s’avance, les heures passent, Pierre essuie son front luisant de sueur avec un immense mouchoir à carreaux. « Mesdames et Messieurs papoum papoum merci d’être venus si nombreux papoum papoum nous vous donnons rendez-vous au même endroit à la même heure le mois prochain papoum papoum… …Ainsi va la vie au bord de la rivière Meursanne, paisiblement au fil des ans, génération après génération les papoum papoum résonnent au loin, accompagnés par le courant complice traversant le méandre jusqu’au pied du coteau…
Thèmes «Toc toc toc» et «la dame de carreau»
TOC TOC TOC !
(doucement) Toc toc toc qui frappe à la porte je crois bien que c’est mon mari. Je crois bien oui oui oui, je crois bien non non non, je crois bien que c’est mon mari…"
(toujours doucement) Lolita arrête avec cette chanson de corps de garde, on ferait mieux de se rhabiller, nous pouvons nous passer de ton humour. Gontran risque de ne pas apprécier de nous trouver ensemble au lit. Essaie de lui dire quelque chose pour gagner du temps.
(fort) Je suis sous la douche Gontranou, repasse dans un moment !
Ok ma lolote j’ai des trucs à faire sur ma Juva quatre dans la rue elle ne tourne vraiment pas rond je reviens dans un moment. Tant pis pour moi je n’avais qu’à prendre les clés.
Bon nous avons un peu de temps mais impossible pour moi de sortir par la rue, il va falloir trouver une solution. Ce Gontran après tout ce n’était qu’un client du salon, pourquoi t’en amourracher et pire te marier avec lui ? En plus il se pointe au meilleur moment, c’est la symphonie inachevée !
Franchement c’était sa naïveté qui m’a séduite, il est tellement gentil… Il ne sait pas quoi faire pour me faire plaisir, c’est très agréable. Il est vraiment fou de moi, je n’avais jamais connu ça avant, même avec toi.
Nous deux c’est carrément magique, je ne t’en dirai pas plus, tu sais comment nous nous sommes connus…
Bon tu es quand même très très contente de temps en temps avec moi non ? Depuis le temps qu’on se connaît. Revenons à nos moutons. Il n’y a pas d’autre sortie pour que je me carapate ? Ah oui le balcon, tu es quand même au premier, dessous... il y a une certaine hauteur pour atteindre la cour…
Il suffit que tu escalades la rembarde ensuite tu t’accroches à la dalle et tu descends lentement, voire même élégamment car c’est certain les voisins vont mater et rigoler.
Et puis en tout cas... « Si tu meurs je veux qu’on t’enterre dans une cave où il y a du bon vin dans une cave oui oui dans une cave»…
Arrête avec ça Lolita, ça ne m’amuse vraiment pas de faire des acrobaties en plein jour. Bon j’ai récupéré mes affaires, je jette mon sac en bas, à la grâce de Dieu........) (crispé) c’est quand même dangereux cette histoire.
Ahhhhhhhhh boum !
Eh be je m’en tire bien, en tombant même sur les fesses j’aurais pu me faire mal. Bon à bientôt Lolita, à la prochaine mais il faudra faire davantage attention !
A bientôt ma Ludivine chérie et bon retour !
Toc toc toc
Oui oui oui Gontran j’arrive
Une Dame de carreau a une Dame de coeur,
la coquine ne se tient guère à carreau pour son malheur,
triangularité amoureuse Lolita as-tu du coeur ?
La roi de Pique risque te faire une scène épique
s’il subodorre un jour quelque scène saphique.
devoir choisir la bonne carte au moment fatidique,
conclusion pragmatique de jeux par trop érotiques